Vielen dank für die Blümen
2021
Project
Legends
Vielen dank für die Blümen | Des fleurs. Parce que ça ne sert à rien. Qu’y a-t-il de plus insignifiant qu’une fleur coupée? Admettez qu’on n’en n’a pas vraiment besoin, des fleurs... fauchées...
En avoir chez soi, en offrir, les sentir, et les ressentir, s’y attacher même, comme un souvenir qu’on essaierait de posséder, de prolonger, voire d’habiter. Des champs de fleurs, des bouquets, ou même une fleur comme un prolongement de soi.
J’ai dans ma mémoire un jour où je me diluais dans la nature, et une amie m’a tendue une fleur, puis la déposée dans le creux de ma main.
Et cette fleur, ce trésor si frêle au bout de mes doigts, était comme une extension de moi.
Elle me parlait, je m’y reconnaissait. Non ce n’était pas juste une fleur, elle avait quelque chose à me dire, et je passais des heures à l’écouter.
J’en pris soin comme si c’était une parcelle de mon âme, voire comme si tout mon être l’habitait.
Des histoires de fleurs... on a tous, je crois, des histoires de fleurs... Des rencontres au bord d’un chemin, des odeurs, une sensation à chaque fois qu’on prit le temps d’en admirer une, deux, ou plusieurs.
Et parfois elles ne sentaient rien. Et parfois on ne les comprenait pas, on passait à côté, ce n’était pas le moment ou ce n’était pas à nous qu’elle étaient destinées.
Mais dans le fond, on sent bien que les fleurs ne servent pas à rien. Même si elles se fanent, même si elles sont éphémères, que pour nous elles n’hument rien, toutes possèdent une histoire. Et celle que j’ai envie de vous compter aujourd’hui c’est l’histoire des fleurs qui demeurent en chacun de nous.
C’est une graine qui nous habite, qu’on arrose ou qu’on laisse germer, seule, parfois. C’est un de nos possibles, une puissance qui fait qu’on est humain. Quelque chose qui ne sert à rien. En 2021 on dirait: « Non-essentielle ».
Cette chose inutile qui habite chaque être humain mais qui fait qu’au fond on s’émerveille, parfois de trois fois rien. Ce petit quelque chose dont on n’aurait soi-disant pas besoin.
Notre fleur intérieure.
Celle qui me fait dire que je ne suis pas juste un bien commun, un appareil, prêt à servir le système actuel.
Non, ma fleur ne vaut rien. À leurs yeux elle ne vaut rien.
Et pourtant, ma fleur, que j’ai arrosée tant bien que mal, dans cette société qui m’a poussée à l’enfouir, à l’assécher, la camoufler, l’étouffer, l’enterrer...
parce que ma fleur ne peut pas être rentable, parce que rien n’est sûr dans une fleur, rien ne rassure, parce que oui, elle n’est pas faite pour vivre dans vos carrières, mais je vous assure que c’est elle qui les sauvera, vos carrières. Elles sont si sèches car elles manquent de fleurs. C’est si simple et vous ne le voyez pas. Vous vous obstinez à creuser dans la même direction, voyant bien que tout s’assèche sur votre passage, que tout se meurt et que plus rien ne pousse.
Alors nous sommes venus planter nos fleurs là où plus rien ne s’anime, planter nos idées là où l’on tente de tout assécher, défricher, écraser. On est venus parler des fleurs comme on parlerait de toustes celleux qu’on tente d’effacer.
Exposer nos âmes, nos corps, nos pensées, mises à nues... Exposer nos fleurs comme on exhiberait un bout de nos entrailles. Dans l’attente que quelqu’un soit touché, dans l’espoir qu’avec, on aura changé le cours de l’humanité.
Exposer nos fleurs parce qu’il n’y a plus que ça de vrai pour s’exprimer.
Mes fleurs. Mes erreurs. Mes sentiments. Ma vision. Mes idées. Mes peines. Mes fleurs. Mes tracas. Mes espoirs. Mes doutes. Mes questionnements. Mes peurs. Mes réflexions. Mes interrogations. Mes fleurs. Mes fables. Mes cinémas. Ma haine. Mes intentions. Mes entrailles. Mes fleurs. Mes poésies. Mon vomi. Mes cris. Ma perspective. Ma contribution. Mon art. T’effleure.
N O N E S S E N T I E L L E
E L L E N I E T O N S E N S
In collaboration with Tizia Sansonnens
Vielen dank für die Blümen
2021
Project
Vielen dank für die Blümen | Des fleurs. Parce que ça ne sert à rien. Qu’y a-t-il de plus insignifiant qu’une fleur coupée? Admettez qu’on n’en n’a pas vraiment besoin, des fleurs... fauchées...
En avoir chez soi, en offrir, les sentir, et les ressentir, s’y attacher même, comme un souvenir qu’on essaierait de posséder, de prolonger, voire d’habiter. Des champs de fleurs, des bouquets, ou même une fleur comme un prolongement de soi.
J’ai dans ma mémoire un jour où je me diluais dans la nature, et une amie m’a tendue une fleur, puis la déposée dans le creux de ma main.
Et cette fleur, ce trésor si frêle au bout de mes doigts, était comme une extension de moi.
Elle me parlait, je m’y reconnaissait. Non ce n’était pas juste une fleur, elle avait quelque chose à me dire, et je passais des heures à l’écouter.
J’en pris soin comme si c’était une parcelle de mon âme, voire comme si tout mon être l’habitait.
Des histoires de fleurs... on a tous, je crois, des histoires de fleurs... Des rencontres au bord d’un chemin, des odeurs, une sensation à chaque fois qu’on prit le temps d’en admirer une, deux, ou plusieurs.
Et parfois elles ne sentaient rien. Et parfois on ne les comprenait pas, on passait à côté, ce n’était pas le moment ou ce n’était pas à nous qu’elle étaient destinées.
Mais dans le fond, on sent bien que les fleurs ne servent pas à rien. Même si elles se fanent, même si elles sont éphémères, que pour nous elles n’hument rien, toutes possèdent une histoire. Et celle que j’ai envie de vous compter aujourd’hui c’est l’histoire des fleurs qui demeurent en chacun de nous.
C’est une graine qui nous habite, qu’on arrose ou qu’on laisse germer, seule, parfois. C’est un de nos possibles, une puissance qui fait qu’on est humain. Quelque chose qui ne sert à rien. En 2021 on dirait: « Non-essentielle ».
Cette chose inutile qui habite chaque être humain mais qui fait qu’au fond on s’émerveille, parfois de trois fois rien. Ce petit quelque chose dont on n’aurait soi-disant pas besoin.
Notre fleur intérieure.
Celle qui me fait dire que je ne suis pas juste un bien commun, un appareil, prêt à servir le système actuel.
Non, ma fleur ne vaut rien. À leurs yeux elle ne vaut rien.
Et pourtant, ma fleur, que j’ai arrosée tant bien que mal, dans cette société qui m’a poussée à l’enfouir, à l’assécher, la camoufler, l’étouffer, l’enterrer...
parce que ma fleur ne peut pas être rentable, parce que rien n’est sûr dans une fleur, rien ne rassure, parce que oui, elle n’est pas faite pour vivre dans vos carrières, mais je vous assure que c’est elle qui les sauvera, vos carrières. Elles sont si sèches car elles manquent de fleurs. C’est si simple et vous ne le voyez pas. Vous vous obstinez à creuser dans la même direction, voyant bien que tout s’assèche sur votre passage, que tout se meurt et que plus rien ne pousse.
Alors nous sommes venus planter nos fleurs là où plus rien ne s’anime, planter nos idées là où l’on tente de tout assécher, défricher, écraser. On est venus parler des fleurs comme on parlerait de toustes celleux qu’on tente d’effacer.
Exposer nos âmes, nos corps, nos pensées, mises à nues... Exposer nos fleurs comme on exhiberait un bout de nos entrailles. Dans l’attente que quelqu’un soit touché, dans l’espoir qu’avec, on aura changé le cours de l’humanité.
Exposer nos fleurs parce qu’il n’y a plus que ça de vrai pour s’exprimer.
Mes fleurs. Mes erreurs. Mes sentiments. Ma vision. Mes idées. Mes peines. Mes fleurs. Mes tracas. Mes espoirs. Mes doutes. Mes questionnements. Mes peurs. Mes réflexions. Mes interrogations. Mes fleurs. Mes fables. Mes cinémas. Ma haine. Mes intentions. Mes entrailles. Mes fleurs. Mes poésies. Mon vomi. Mes cris. Ma perspective. Ma contribution. Mon art. T’effleure.
N O N E S S E N T I E L L E
E L L E N I E T O N S E N S
Legends
In collaboration with Tizia Sansonnens
© 2022 Thalles Piaget. Website by Samia Charef
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